Intensifier le développement de tiers-lieux et les espaces de coworking en Île-de-France

Le numérique favorise le travail hors des murs de l’entreprise (à domicile, dans les transports, les lieux publics), phénomène accéléré par les nouveaux modes de production en développement (innovation ouverte et ascendante, culture numérique et travail en réseau, travail collaboratif). Ces nouvelles formes de travail s’accompagnent de besoins en immobilier de bureaux spécifiques : espaces de coworking, espaces modulaires, bureaux partagés, showrooms. Des bâtiments hybrides mêlant des fonctions multiples (incubation, accueil des start-up, commerces, prototypage, fab labs, etc.) se sont développés. Ils sont souvent financés par le secteur public (Le Cargo dans le 19e arrondissement), se transformant parfois en structure de droit privé (Numa dans le 2e arrondissement) ou, phénomène plus récent, soutenus par le privé dès l’origine (halle Freyssinet et Usine IO dans le 13e arrondissement). Sur ces sites, le développement du haut débit est essentiel tant le raccordement de chaque site d’activités au réseau numérique rapide est un facteur pris en compte dans le choix d’installation d’un nombre croissant de sociétés. À Paris, au cours des dix dernières années, plus de 100 000 m2 d’incubateurs ont été construits ou sont en cours de livraison pour répondre à ces enjeux. Mais, si le cœur francilien ne manque pas de ces nouveaux lieux, le reste de la région, en dehors des campus universitaires ou des grandes écoles, reste assez pauvre. L’enjeu est désormais de mailler le territoire régional, dans des secteurs offrant des services urbains, et plus uniquement la capitale, afin que l’économie de la connaissance irrigue l’ensemble du tissu économique, des entrepreneurs et des territoires. Une entreprise délicate car les investisseurs privés sont nettement moins nombreux à « s’aventurer » au-delà de la zone centrale.