Guérir de sa peur en avion

J’ai pas mal hésité à rédiger cet article, parce qu’on se sent toujours un peu bête de partager ses craintes. Mais ceux qui éprouvent la même peur le trouveront peut-être utile. Il y a 10 ans, je voyageais en avion sans la moindre gêne. Mais, peut-être à force de voir tous ces crashs aériens à la télévision j’ai commencé à être effrayé quand je devais prendre l’avion. Le Xanax est devenu mon meilleur ami avant d’embarquer. Le mois dernier, j’ai réagi et de m’inscrire à un stage pour combattre ma peur de prendre l’avion. Mon stage s’est passé à Paris. Nous étions 5 phobiques réunis pour l’occasion, avec une nette propension de femmes. Je pensais être phobique, mais à côté de certains, j’étais juste une flipette : une stagiaire n’était plus montée dans un avion depuis 4 ans ! La psychologue a commencé par nous rassurer, et nous a appris que nous n’étions pas seuls à être dans ce cas : 1 personne sur 5 dit être stressée quand elle doit prendre l’avion ! La première étape de ce stage était psychologique, et a consisté à rééduquer notre façon de penser. Nous avons vite reconnu des expériences communes : pleurer à chaque turbulence, se gaver de gin tonic, se retenir de hurler, etc. Ca m’a fait un bien fou de pouvoir en rire. Puis la psychologue nous a montré comment nous détendre par le biais de la respiration abdominale, assistée par un logiciel de cohérence cardiaque. Après un copieux déjeuner, nous avons attaqué la partie technique : parfaire nos connaissances sur le fonctionnement des avions. L’idée est toute simple : c’est le fait de ne pas comprendre qui nourrit en partie la peur. Un authentique pilote de ligne nous a donc parlé de sécurité en aéronautique, puis nous avons pu le bombarder de questions (par exemple : est-ce que le train d’atterrissage peut détruire l’appareil s’il se referme mal ? Est-il possible qu’une vitre se brise et que les passagers soient éjectés de l’avion ?). Après deux heures d’échanges, j’étais en passe d’être un expert sur le sujet. Puis nous sommesfinalement passés à la dernière partie, la plus ludique : nous avons pris les commandes virtuelles d’un Boeing 737 ! Le simuateur de vol était la parfaite réplique d’une cabine de 737, et il était installé sur des vérins pour reproduire toutes les sensations de vol.. Un autre pilote de ligne nous a aidés à en prendre les commandes et nous a appris à piloter malgré des pannes. La journée s’est terminée par un débriefing où chacun a partagé son ressenti. Depuis ce jour, j’ai repris l’avion l’esprit tranquille. Je ne mentirai pas en disant que je ne ressens pas une légère anxiété avant le décollage, mais je n’ai plus besoin de me bourrer de calmants. Et ça, c’est déjà un progrès.